11 Dec. – 5 Feb. 2022
Dans la peinture de Léopold Rabus, il y a la solitude oui. La désillusion. Un assourdissant silence. Et puis aussi l’humour, l’audace, la vulgarité. Un goût certain pour le romantisme mais qui n’a rien de grandiloquent. Un romantisme qui cherche à dénicher une sensation poétique dans nos paysages modernes, industrialisés, formatés, là où d’autres la trouvait dans une ruine gothique. Un romantisme qui tente d’extraire des petites choses de la vie une part de grandiosité, avec humour et audace. Comme peindre sur quatre mètres de long non une scène historique mais la balade nocturne d’une peuplade d’escargots et de limaces. Comme faire d’un poil de cul repoussant un séduisant morceau de peinture. Comme remettre au goût du jour l’idée du peintre romantique dans son environnement, ici, la tête dans le formol, là, se bouffant les doigts, coincé sur une aire d’autoroute, entre d’immenses cheminées d’aérations et les restes d’une forêt dérisoire. Ce peintre, il noie du sens dans une bouteille d’absurde, et vice versa. Pris en sandwich. Entre l’arrêt et la course frénétique du temps. Ce peintre, il noie le boucan dans une bouteille de silence, et vice versa. Pris en sandwich. Entre le goût de la chair et celui de la terre. Sa majesté des pas grand-chose.
Amélie Adamo
In Rabus’ painting, there is solitude. Disillusionment. A deafening silence. And then also humor, audacity, vulgarity. A penchant for romanticism, but with nothing grandiloquent about it. A romanticism that tries to find a poetic sensation in our modern, industrialized, formatted landscapes, in which others might find a Gothic ruin. A romanticism that tries to extract from the small, quotidian things in life a share of grandiosity, with humor and audacity. Like painting on a four-meter-long canvas not a historical scene but a nightly stroll of a population of snails and slugs. Like turning a repulsive anal hair into a seductive piece of painting. Like updating the idea of the romantic painter in his environment, seen here with his head in formaldehyde, there, eating his fingers, stuck at a highway rest stop, between huge ventilation chimneys and the derisory remains of a forest. This painter drowns sense in a bottle of absurd, and vice versa. Trapped Between the stop and the frantic race of the time. This painter, he drowns the noise in a bottle of silence, and vice versa. Trapped. Between the taste of flesh and the taste of the earth. The majesty of not so much.
Amélie Adamo
Les Propriétés des choses 2, 2021
Huile sur toile / Oil on canvas
230 x 320 cm (90 1/2 x 126 in.)
Oiseau, 2020
Huile sur bois / Oil on wood
37 x 30 cm (14 5/8 x 11 3/4 in.)
LR 05
Un Cerf, 2021
Huile sur toile / Oil on canvas
220 x 310 cm (86 5/8 x 122 in.)
Jardin, 2015
Huile sur toile / Oil on canvas
220 × 300 cm (86 5/8 x 118 1/8 in.)
François, 2018
Huile sur toile / Oil on canvas
210 × 300 cm (82 5/8 x 118 1/8 in.)
Autoportrait à la bouteille, 2021
Huile sur toile / Oil on canvas
200 × 230 cm ( 78 3/4 x 90 1/2 in.)
Femme attachée à une barque, 2021
Huile sur toile / Oil on canvas
75 x 55 cm (29 1/2 x 21 5/8 in.)
Deux lombrics descendant une meule, 2020
Huile sur toile / Oil on canvas
150 x 135 cm (59 x 53 1/8 in.)
Rivière (vers de terre dans l’eau), 2020
Huile sur bois / Oil on wood
19 x 14,5 cm (7 1/2 x 5 3/4 in.)
Reste de pholque, 2021
Huile sur bois / Oil on wood
17 x 21,5 cm (6 3/4 x 8 1/2 in.)
LR 10