04 Sept. – 16 Oct. 2021
Plus d’oripeaux, ici. Plus de ces « faux éclats masquant la réalité ». Plus d’ornements trompeurs. Juste des peaux. Or, le peintre sait comme peu d’autres la qualité des vernis, la profondeur des ombres, les propriétés de la luisance et les spécificités de la matité, tous les effets de surface qui permettent d’attendrir les dermes, de travailler à cœur, de corroyer l’âpreté du monde. La peinture comme une enluminure. Miroitements, textures, tissus, pellicules, téguments : Korichi sait le miracle des dermes et des épidermes, de ce qui enveloppe et de ce qui (nous) entoure, de ce qui transpire du dedans, de ce par quoi l’on s’écorche, de toutes ces membranes qu’il faut percer pour accéder à l’intime, étymologiquement le « très intérieur ». Pour ses portraits de Jasper Johns, embué par l’ennui lors d’un vernissage, Korichi est à nouveau parti d’une photographie documentaire dont il a réinvesti la modestie prosaïque en quatre opérations – agrandissement, retournement, gestualité, inversion. Ces mouvements spéculaires, qui paraissent incorporer successivement Gerhard Richter, Édouard Manet, Pierre Soulages et Marlène Dumas, composent un polyptique majestueux et profane. Transsubstantiation infinie. Palais des mirages, palais des glaces où la peinture répond à la peinture, où Korichi répond à Korichi, où la variation des oripeaux permet de faire ressortir le leitmotiv infrangible, ce qui reste quand tout tremble, ce qui ne vacille pas quand trépident les êtres. Supports/surfaces.
Colin Lemoine
No more rags, here. No more of these false lights masking reality. No more deceptive ornaments. Just skins. However, the painter knows like few others the quality of the varnishes, the depth of the shades, the properties of the gloss and the specificities of the opacity, all the effects of surface that soften the dermis, that work with the heart, that corrode the harshness of the world. Painting as an illumination. Shimmers, textures, fabrics, films, integuments: Korichi knows the miracle of dermis and epidermis, of what envelops and what surrounds (us), of what transpires from within, of what we scratch ourselves with, of all these membranes that must be pierced to access the intimate, etymologically the “very interior.” For his portraits of Jasper Johns, fogged by boredom at an opening, Korichi once again started from a documentary photograph whose prosaic modesty he reinvested in four operations—enlargement, reversal, gesture, inversion. These specular movements, which seem to incorporate successively Gerhard Richter,
Édouard Manet, Pierre Soulages, and Marlene Dumas, compose a majestic and profane polyptych. Infinite transubstantiation. A palace of mirages, a palace of mirrors where painting answers painting, where Korichi
answers Korichi, where the variation of the ornaments allows to bring out the infrangible leitmotiv, what remains when everything trembles, what does not waver when beings tremble. Supports/surfaces.
Colin Lemoine
Sans titre #2 (Michael Heizer Circular Planar Displacement Dry Lake, Nevada 1970, photo Gianfranco Gorgoni, copyright Maya Gorgoni), 2020
Huile sur toile / Oil on canvas
230 x 130 cm (90 1/2 x 51 1/8 in.)
Sans titre #3 (Michael Heizer Circular Planar Displacement Dry Lake, Nevada 1970, photo Gianfranco Gorgoni, copyright Maya Gorgoni), 2021
Huile sur toile / Oil on canvas
89 x 116 cm (35 x 45 5/8 in.)
Sans titre #1 (Michael Heizer Circular Planar Displacement Dry Lake, Nevada 1970, photo Gianfranco Gorgoni, copyright Maya Gorgoni), 2020
Huile sur toile / Oil on canvas
33 x 46 cm (13 x 18 1/8 in.)